Pâques

 

 Pâques nous sonnent les Cloches !

Quand les Pâques arrivent, j'aime à me souvenir de celles de mon enfance, dans notre modeste propriété là-bas dans le Berry, modeste mais que nous appelions quand même le "Château" tant la maison avait plutôt l'air d'une masure que d'un château, "Château" avec son petit parc dans lequel poussaient de grande herbes folles et au bord duquel poussait un énorme noyer. Rien à voir avec un jardin à la Le Nôtre.

Le matin du Dimanche, nous attendions le son des cloches pour sortir au jardin chercher nos chocolats. Les Cloches faisaient toujours bien les choses, elles emballaient les chocolats dans du papier blanc entouré d'un lien doré qui se terminait par un nœud tout aussi doré. Mais à cette époque, c'était plus le contenu qui nous intéressait que le contenant.

Les Cloches étaient toujours généreuses et nous avions donc chacun plusieurs paquets blancs à chercher dans l'herbe verte. Je dis nous, car nous étions trois enfants dans la famille. Notre Pépé qui se faisait un plaisir de nous accompagner dans notre recherche nous disait "Tu brûles" ou "Non là tu refroidis". En fait, c'est lui qui sonnait les Cloches avec une grosse cloche à bétail.

Ce que je préférais ce n'était pas tant une grosse poule en chocolat, ou un gros poisson, ou même une grosse cloche elle-même, c'était la petite friture en chocolat au lait et les petits cocos à la liqueur.

Et pendant ce temps là, ma Mémé et ma Maman nous concoctaient un bon repas de Pâques car tous le reste de la famille, qui habitait ou était en vacances dans le hameau était invité à nous rejoindre à table.

Quand la Fête des Cloches était finie, nous repartions pour Paris pour ne revenir qu'aux grandes vacances, pour d'autres aventures.

En finissant ce récit, je me demande quand nous allions à la Messe ? Il est vrai que, nous les enfants, nous pensions plus aux chocolats que d'aller à l'Eglise du village qui se trouvait bien à pas loin de trois kilomètres du "Château". Il nous arrivait d'y aller à pied, ou on faisait du stop en charrette à cheval ou sur l'aile d'un tracteur, mais cela, en fait, c'était pour aller faire un tour au village, ce qui nous changeait de la Petite Rivière, du Canal et des bords de la Loire.

Allions nous à la Messe le Dimanche et faisions nous le repas le Lundi, alors là  That is the question !

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