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Ce blog m'appartient. Les textes qui sont les miens aussi.
La plupart des illustrations sont prises sur le net.
Certaines photos seront les miennes.
Ne pas copier SVP.

jeudi 31 octobre 2013

Ile lointaine



Mon Île verte

Il est loin d’ici,
Dans un océan de vagues,
Une île verte et pourtant colorée.
Une île aux fleurs troublantes
Dont la Rose de Porcelaine
Une île  aux épices odorantes
Tel les colombo et  curry.
Souvent là-bas mes pensées divaguent.

Pour moi qui suit frileuse,
Il y fait toujours beau,
Sauf quand le vent se déchaîne
En un tourbillon de pluie.
Il y fait toujours chaud,
Sur terre et dans l’eau.
Souvent là-bas mes pensées m’entraînent.

D’un côté de mon île
Les vagues se meurent
Sur le sable chaud,
Et de l’autre côté,
Le sable se meure
Dans le calme et la douceur
De l’eau.
Souvent là-bas s’envolent mes pensées.

Sur le sable fin,
Quelques parasols naturels
Vous protègent
Des chauds rayons du soleil ;
La plage est si belle
Qu’ on pourrait y passer
des jours sans fin.
Jamais là-bas il ne neige.

La vie y est douce
Pour ceux qui ne font rien.
La montagne furieuse s’est endormie
Et c’est tant mieux.
Cocotiers, palmiers et bananiers y poussent.
Les gens de là-bas sont gentils
Et chaleureux.
J’attends  de pouvoir y revoir les amis.

Isabelle et Monique,
Les marchandes de bonheur
Du petit marché du village,
Où nous allons tous les matins.
 On peut y acheter  légumes pays
Fruits et  fleurs exotiques.
Du  rhum et du punch planteur,
Et des petits quelques choses
Pour rapporter en métropole.
Là-bas, dès le premier voyage,
Dès le premier séjour
 J’ ai attrapé un coup de cœur.

A BIENTOT  !

lundi 14 octobre 2013

chez Marguerite et Patient


Il est, là-bas, dans le Berry, plus précisément dans le petit hameau de Maimbray, non loin de la Petite Rivière, plus près d’elle que du Canal, une maison qui était celle de Marguerite et Patient, mes Arrière Grands-Parents, les Parents de ma Grand-mère.


Une maison modeste que je trouvais grande avec mes yeux d’enfant. La façade donnait sur un large passage qui menait chez les voisins, Wilma et Raymond, et de là, à la petite rivière que nous traversions sur un petit pont en bois rudimentaire. Le soleil entrait par deux  fenêtres à volets et une porte d’entrée qui donnait directement dans la pièce commune ; en été, cette porte était souvent ouverte. Un peu plus loin, juste avant la maison de Wilma et Raymond, un mur avec une porte que l’on passait pour aller chercher le grain des poules entreposé dans une vieille maie et où se tenaient les clapiers à lapins.

La pièce commune était meublée simplement. Dans le fond de la pièce et de chaque côté, un lit  rouleau pour deux personnes qui ne dépassait pas les un mètre trente de large. Une table de nuit avec l’indispensable pot de chambre et du côté du mur, une ruelle.
Entre les deux lits, une commode et une table carrée dont on tirait les rallonges quand toute la famille était réunie.

A droite de la pièce un grand buffet, je pourrai dire  de style Louis-Philippe. Il me semble qu’il était plus haut qu’un buffet normal, il se pourrait que ce fût un basset. Je ne sais pourquoi, mais quand j’étais petite, ce buffet me plaisait beaucoup. Au-dessus de ce buffet était accroché une grande glace inclinée qu’appréciait beaucoup ma Tante Suzanne, la sœur de ma Mémé, parce qu’elle faisait paraître les silhouettes moins grosses.

Juste derrière la porte, et avant celle d’une autre pièce un évier en pierre qui servait autant pour la vaisselle que pour la toilette. Il n’y avait pas l’eau courante , il fallait tirer celle du puits.
Sous la fenêtre une grande table au bout de laquelle se tenait souvent Patient quand il n’était pas à son jardin. C’est à cette place qu’il coupait des mouillettes pour toute la famille quand nous faisions un dîner « œufs à la coque ». Dans le creux de son bras valide il tenait un gros pain de quatre livres et avec celui handicapé, il taillait des mouillettes aussi droites que régulières. C’était une petite corvée qui lui était destinée et qu’il faisait avec grand plaisir. Patient  avait fait une congestion cérébrale, comme on disait dans ce temps là, alors qu’il était à l’arrière du front du côté de Verdun en 1918 -.

Il était rentré à la maison, après une longue hospitalisation, touché psychologiquement et physiquement. Tout son côté droit était paralysé. Il traînait de la patte comme on dit et tenait son bras  handicapé plié contre sa taille, point fermé.  Il dut apprendre à se servir de sa main gauche. Patient était habillé à l’ancienne, culotte de velours noir et ceinture drapée autour de la taille et il était chaussé de sabots en bois.
Marguerite, elle, était toujours en longue robe noire avec un tablier. Ses cheveux gris étaient rassemblés sur sa nuque en une longue tresse dont elle faisait un petit chignon.

Dans le fond de la pièce à gauche, un placard, puis la grande cheminée. Dans le milieu de la pièce, un poêle qui produisait un peu d’eau chaude, et sur lequel bouillait la marmite. C’était aussi l’hiver, le seul moyen de chauffer la pièce.

Chaque lit était paré, outre les draps et les oreillers blancs, d’un  gros édredon rouge dans et sous lesquels j’aimais me glisser avec pour me réchauffer, une brique chaude aux pieds enveloppée dans du papier journal. Je me souviens qu’il y avait une bassinoire  en cuivre accrochée au mur. Ces lits avaient beaucoup de charme. Marguerite et Patient dormaient dans le lit de gauche.

L’autre pièce était une chambre  avec une coiffeuse en bois, cuvette et broc en faïence, et glace bambou au mur. Je me souviens m’y être lavé les dents, quand je dormais chez Marguerite et Patient, avec une pâte dans une boîte et non un dentifrice en tube. Dans cette chambre, il y avait une armoire et un lit métallique. Curieusement la porte de la cave donnait dans cette chambre et dans la cave il y avait une porte qui s’ouvrait sur le potager de Patient.

Dans la cour, juste à gauche du portail, il y avait un pommier à pommes « beurre » dont nous nous régalions, un escalier extérieur pour monter  au grenier, une remise dans laquelle nous jouions les jours de pluie et même les jours de beau temps et au plafond de laquelle était suspendu un garde manger qui protégeait des mouches les fromages que faisait Marguerite. Nous jouions entre le tas de bois, réserve pour l’hiver, et un engin en bois, long formé d’un genre de poutre sur des pieds avec une paire de cornes en bois également. Cet engin est une chèvre et Patient l’utilisait pour scier les bûches de bois.

A côté de la remise, la cabane au fond de la cour et derrière elle le tas de fumier dans lequel mes cousins  prélevaient des asticots pour aller à la pêche. Car outre les dîners oeufs à la coque, des dîners friture et soupe à l’oseille  faite au lait réunissaient également toute la famille.
En face de ce côté de la cour, le puits à roue avec un bac en ciment dans lequel mes cousins y déposaient, après l’avoir remplie d’eau, le fruit de leur pêches dont des poissons chats.

Dans cette cour on donnait le grain aux poules et Marguerite les appelait par des « Petits ! Petits ! Petits ! » Nous y faisions des courses en sac mémorables. Au fond à droite dans cette cours se dressait un magnifique noyer, et à droite de notre air de jeux, le potager de Patient. Malgré son handicape physique, il faisait son jardin du bêchage à la récolte. Entre la cour et le potager, des pruniers, un altéa ou peut-être des roses trémières.
Je me souviens aussi des tours de poussette que nous faisions tant dans la cour que dans le passage et d’un jour maudit où mon cousin Yves était au guidon  et promenait mon petit frère. Au sortir de la remise dont le sol était un peu plus haut que celui de la cour, la poussette bascula en avant et mon petit frère alla  écraser son petit nez sur le guidon, ce qui fit le désespoir de mon cousin, qui vint au « Château » au chevet du bambin.

Dehors, dans le passage, sous une des fenêtres de la maison, à côté du pas de la porte, un carré cimenté, un banc sur lequel Marguerite, mais surtout Patient, prenaient le frais des soirées d’été. C’est sur ce banc également que Patient nettoyait les poissons pêchés par mes cousins, Il jetait les déchets au sol, les poules se régalaient et nous, nous nous amusions à faire éclater les vessies avec nos pieds.

Pour mettre un peu de beurre dans les épinards, Marguerite battait la campagne sur son vélo noir pour aller faire des piqûres prescrites par le Docteur du village.

En fait nous étions souvent une grande famille dans la maison de Marguerite et Patient.
Mes Grands-Parents, mes Parents, ma sœur, mon frère et moi, le frère de ma Grand-Mère, la sœur de cette dernière, ma Tante Suzanne, et son mari. Mes cousins Gérard et Yves et ma cousine Nanou. Mes deux oncles se prénommaient tous les deux Henri, aussi l’un était Tonton Henri, l’autre Tonton Parrain puisque ce dernier, le frère de ma Mémé était le parrain de ma Maman. Pour distinguer aussi Marguerite et Patient de mes Grands-Parents, Marguerite et Jean, ils étaient Mémé et Pépé Maman, puisqu’ils étaient les Grands-Parents de Maman.

Je me souviens aussi des repas de famille au cours desquels Marguerite régalait le palet de tout son petit monde en nous concoctant de délicieux civets de lapin. Il paraît qu’elle n’aimait pas tuer ses petites bêtes à poils, et que  rien qu’à la pensée de sacrifier un de ses lapins, cela la chagrinait pendant deux ou trois jours avant le jour fatidique. Je n’aimais pas voir ces pauvres bêtes dépecées de leur belle fourrure, pendues à un crochet et sanguinolentes. Par contre, dans mon assiette, j’aimais bien.


De gauche à droite, ma cousine Nanou, Bibi, Marguerite et Patient.

Je remercie ma Cousine Nanou pour sa participation à la rédaction de ces souvenirs. Elle a pallié à mes trous de mémoire et à mes imprécisions. Marguerite et Patient étaient ses grands-parents.
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