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Ce blog m'appartient. Les textes qui sont les miens aussi.
La plupart des illustrations sont prises sur le net.
Certaines photos seront les miennes.
Ne pas copier SVP.

mercredi 25 septembre 2013

Blanche




Ne pas copier SVP

Nous sommes en 1923, dans un village du Berry, non loin de Gien.
Blanche  a 25 ans et a une petite fille de cinq ans. Son Mari, Julien est mort dans les tous derniers mois de la Grande Guerre, dans la Marne. Il avait eu sa dernière permission quelques mois auparavant. Il était menuisier de son métier et Blanche travaillait  comme repasseuse dans une  blanchisserie. Sa patronne étant tombée gravement malade, la blanchisserie ferma boutique. Julien n’aura pas eu le bonheur de connaître son enfant.

Pour subvenir à ses besoins et ceux de sa petite Clémentine, Blanche dut chercher un autre travail. Elle trouva une place de domestique dans le petit château des Tilleuls, éloigné de plusieurs kilomètres de la ville. Les propriétaire et habitants du château forment un couple très mal assorti, sans enfant. Il emploie également une cuisinière et un jardinier.

Tout ce petit monde est logé dans une des dépendances du château, Chacun à sa propre chambre mais utilise une salle d’eau commune.
Madame de…, ne fait rien de ses journées, sauf à faire des remontrances  à son époux, et tout particulièrement au jardinier, quelle ne supporte pas davantage que Monsieur. Le château étant éloigné de quelques kilomètres du village ou Blanche habite dans une modeste demeure, elle s’y rendit à bicyclette.

Blanche a droit à un jour de congé par mois. Elle se rend au village très tôt le matin pour revenir tard dans la soirée, ce afin de profiter au maximum de son enfant, qu’elle arrache avec amour et tendresse à sa Nounou, le temps de cette journée bonheur.
Des mois passèrent ainsi et Blanche devint de plus en plus fatiguée par les lourdes tâches qui lui incombent : le ménage, la lessive, le repassage,  le service des repas et l’aide qu’elle doit apporter en cuisine.

Blanche est une jolie jeune femme aux cheveux cours ondulés, châtains clairs, mais son joli minois est devenu aussi blanc que son joli nom. Elle semble inquiète, soucieuse et est très peu souriante depuis un moment, elle, qui était le sourire même.

Monsieur de… partage son temps entre la pêche et la chasse, le jeu de cartes avec des amis et autres occupations beaucoup moins respectables. Madame de… lit beaucoup, elle coud ou brode de temps en temps, ou fait du crochet quand elle en a envie.

Sans aucun doute, Blanche cache un secret dont elle ne parle à personne, car, se dit-elle, si je dis ce qu’il m’arrive, je suis sûre de perdre ma place. Mais comment cacher encore longtemps que son ventre s’arrondit d’autant que Blanche n’a aucune liaison avec un homme depuis la disparition de Julien. Madame de …ne manquerait pas de lui demander de qui est cet enfant.

Un jour, alors que Madame de… est allée à la grande ville, comme pour échapper à la vie pesante qui règne au château, Blanche partit au village à bicyclette avec son petit bagage. Elle attendait ce jour depuis un mois.
Jamais elle n’arriva chez la Nounou de Clémentine. Jamais donc elle ne revint au château.

La police fit des recherches sur le trajet emprunté par Blanche. Ni son vélo, ni son sac ne furent retrouvés. Madame de… suggéra à la police de chercher dans la rivière qui coule entre le village et la propriété. Ces recherches ne permirent  de retrouver ni l’un ni l’autre, et encore moins Blanche.

Mais où est-elle passée ? Une fugue ? Est-elle partie loin pour cacher sa grossesse et chercher  un autre travail ? Il est évident que cette disparition est mystérieuse car Blanche ne serait jamais partie sans son enfant.
La police interrogea Monsieur et Madame de…-. Madame ne comprenait pas que Blanche ait pu disparaître ainsi, et Monsieur de…,  pour lui, elle est  partie avec  un gars du village  qu’elle aurait rencontré un jour qu’elle était allée voir Clémentine.
-- Comment savez-vous qu’elle avait un amoureux ? Lui demande sa femme.
-- Parce qu’elle me l’a dit.
-- Ah bon ! Elle vous faisait des confidences à vous  !
-- Pas spécialement, c’est en parlant, c’est tout. Je lui avais demandé si elle avait quelqu’un dans sa vie et elle m’a dit oui.

Le commissaire de police resta dubitatif  et reviendra quelques jours plus tard avec un mandat de perquisition, car il lui ai venu à l’esprit que, peut-être, Blanche ait pu ne jamais quitter le château. Tout fut fouillé, le château, ses dépendances, le jardin fut ratissé. Rien, Blanche a belle et bien disparu. Monsieur de... trouve ces recherches complètement farfelues et ne manque pas d'en faire à ces Messieurs de la police.

Le commissaire alla interroger la Nounou de Clémentine.
-- Elle avait l’air soucieuse ces derniers temps, elle craignait je ne sais quoi. Elle semblait malheureuse. Elle m’avait dit :
-- je suis dans une fâcheuse situation et je ne sais que faire. Je vais sans doute perdre mon travail alors que je vais  en avoir doublement besoin. Je suis perdue.
-- Le « doublement » me laissa à penser qu’elle était enceinte mais je n’ai pas osé lui poser la question. Notre conversation en est restée  là.

Au château des Tilleuls, Madame de… ne mit pas de temps à trouver une autre domestique pour remplacer Blanche. Une veuve de guerre également, plus âgée que Blanche et beaucoup moins attirante.

Cette dernière trouva entre le matelas et le sommier de son lit, précédemment occupé par Blanche une enveloppe destinée à Madame de...-. Elle la lui donna et Madame de… lut ceci :
« Madame, J’ai honte pour ce qui va suivre, bien que je ne sois pas fautive de ce qui m’arrive.  J’ai peur que Monsieur de… ne m’en veuille beaucoup. Il me menace constamment, cela devient impossible. Si je viens à disparaître, je veux que vous preniez soin de ma petite fille,, je ne veux pas qu’elle aille à l'orphelinat. Voilà ! Monsieur de... m’a menacé de me renvoyer si je disais qu’il m’a forcée, un jour que vous n’étiez pas là, à coucher avec lui. Il m’a dit « c’est ça ou la porte ». J’ai voulu résister mais il m’a prise de force en me disant que c’était le lot de toute domestique.
Après cela, j’ai évité de me trouver seule avec lui et un mois après, je me suis aperçue que j’étais enceinte. Je lui en ai parlé et il m’a dit de mettre cela sur le compte d’un gars de passage au village. IL a ajouté que quand vous vous apercevriez de mon état, vous me mettriez à la porte.
Pardonnez-moi, Madame. »
Blanche

Madame de… est bouleversée, plus par Blanche que par l’acte de son Epoux.
Celui-ci ne se contentait pas des prostituées qu’il avait l’habitude de fréquenter à la ville.  Elle enferma à clé la lettre de Blanche dans son secrétaire et elle garda pendant quelques temps cette histoire pour elle-même. Elle ne voulait pas qu’elle fasse le tour de la région. Les relations du couple devinrent de plus en plus tendues. En fait bien que vivant sous le même toi, il vivait, pour ainsi dire, séparément.

Un jour qu’elle alla au village, elle rendit visite à la Nounou de Clémentine. Ne pouvant continuer à s’occuper d’elle sans compensation financière, elle l’avait confié à l’orphelinat de la grande ville voisine. Madame de… eut beaucoup de regrets de ne pas être venue plus tôt.

Un mois passa et pleine de remords, Madame de… se décida à montrer la lettre de Blanche au commissaire Boisjean.
-- Je ne peux plus vivre avec la pensée de tous les jours que peut-être  mon époux est  à l’origine de la disparition de Blanche.
-- Hum ! Fit le Commissaire.
-- Pour tout vous dire, je suis sûr que Madame Blanche n’a pas disparu de sa propre volonté. Je vais aller interroger votre mari.

-- Monsieur de.., je suis toujours à la recherche de Madame Blanche ou plus précisément de son corps, car je pense qu’elle est morte. 
Aucune réaction de gêne et encore moins de culpabilité ne se lut sur son visage. 
-- Que s’est-il passé exactement le jour de sa disparition ?
-- Ce matin là, mon Epouse est partie avant elle pour se rendre à Gien. Blanche était en train de se préparer pour partir voir sa fille. Je ne sais plus ce que je lui ai dit, mais elle m’a manqué  de respect cette petite gourgandine.
-- Et alors ?
-- Alors, je l’ai mise à la porte sur le champ.
-- Pourquoi, d’après vous, n’a-t-elle pas emporté toutes ses affaires ?
-- Est ce que je sais, moi !
-- Pourquoi ne pas avoir dit à votre Epouse que vous aviez renvoyé Blanche ?
-- Parce qu’elle l’aimait bien et qu’elle m’en aurait fait toute une histoire.
-- Savez-vous que vos réponses ne me conviennent pas ?
-- Peut-être, mais je ne peux pas vous en donner d’autres.
-- Moi, je suis sûr que si vous l’avez renvoyée, ce qui reste à prouver, c’est pour une toute autre raison.
-- Et ce serait laquelle, d’après vous ?
-- Parce que vous l’avez  engrossée !
 Monsieur de… éclata de rire.
-- Moi ! Coucher avec la bonne ! Elle est comique celle-là ! Quand j’ai envie d’une femme, puisque la mienne se refuse à moi depuis longtemps, je vais chez Madame Rosa.
-- Un petit extra avec une domestique, c’est pas mal non plus, ironisa le Commissaire Boisjean.
-- Puisque je vous dis qu’il ne s’est rien passé avec Blanche.
Le commissaire sortit la lettre de sa poche et la lut à Monsieur de...-.
Celui-ci blêmit tout en se rebiffant.
-- Mais ce n’est pas moi, c’est un vaurien qu’elle a rencontré au village.
-- Ben voyons ! Et comment le savez vous ?
-- Parce qu’elle m’en avait parlé ! Je vous l’ai déjà dit, Commissaire.
-- Admettons. Mais comment expliquez vous, qu’on ne retrouve pas sa trace ?
-- C’est parce qu’elle est partie loin.
-- Avec sa bicyclette ?
-- Pourquoi pas.
Monsieur de… répondait avec tact et assurance. 
Quelques jours  plus tard, une nouvelle perquisition est effectuée de fond en comble. Aucune présence d’un corps, d’une bicyclette et d’un baguage. Ce serait-elle quand même jetée dans la rivière ? Pensa le Commissaire, mais elle ne pouvait le faire que de la rive, ou alors aller très loin pour se jeter d’un pont, mais d’un pont, elle n’aurait pas pu le faire avec son vélo, avec son bagage peut être, mais pas avec le vélo.
.

Le Commissaire est à peu près certain que Monsieur de… a tuée Blanche et qu’il a fait disparaître son corps, son vélo et son bagage, mais où ?
De son côté, Madame de… pense de même. Etant l’héritière du château des Tilleuls donc la propriétaire, elle demande à Monsieur de… de partir vivre ailleurs. Avant de se rencontrer, Monsieur de… vivait dans une jolie petite demeure, dans un village voisin, demeure composée de plusieurs bâtiments dont une ferme qu’il loue à un cultivateur, ainsi que quelques terres.
-- Et où vais-je aller vivre maintenant ?
-- Cela m’est complètement égal mon cher.  Vous allez bien trouver de quoi vous faire une petit chez vous, chez vous.
Soudain, Madame de… se demande si Blanche ne serait pas là-bas. Elle en informe de suite le Commissaire. Une perquisition s’impose. Tout est fouillé minutieusement,  le puits est sondé, mais toujours rien.
Blanche, la fille perdue est perdue à jamais. Aucune charge, faute de preuve, ne sera relevée envers Monsieur de…, qui s’installe dans l’un de ses bâtiments et vit de ses petites locations. Madame de…, elle, est fortunée. Elle a fait un gros héritage et loue, elle aussi, quelques terres qui lui appartient, à des fermiers du coin.

Le calme est revenu au château. Madame de… ne vit plus seule, elle a adopté la petite Clémentine. Une nuit que la pleine lune perturbait son sommeil, elle repensa à Blanche et se mit à regretter de l’avoir prise à son service. Puis lui vint une image : le puits qui se trouve à côté d’une petite maison de vigne sur l’une de ses terres. La police a perquisitionné chez Monsieur de…, mais pas là.
.


Le Commissaire n’y croit plus de trop mais on sonde le puits qui se trouve à côté de la petite maison de vignes et on regarde à l’intérieur de celle-ci. Rien. Blanche s’est volatilisée.
Le commissaire Boisjean interroge les trois fermiers qui travaillent sur les terres de Madame de...-. Il remarque dans la cour de l’un d’eux, une bicyclette de femme.
-- Cette bicyclette est à votre femme ?
-- Oui, c’est Monsieur de... qui la lui a donnée.
Le Commissaire tiendrait-il enfin une piste ?
-- C’était quand ?
--Ben, je ne pourrais pas vous dire exactement, mais cela fait plusieurs mois.
-- Tiens : Tiens ; fit l’inspecteur. Cela se précise, pensa-t-il.

Il fait part de sa découverte à Madame de… -.
-- Ah, je savais bien que c’était lui ! 
.


L’inspecteur se souvient subitement que le sol de la petite maison de vignes est fait de vieux carreaux de terre cuite posés à même la terre battue. Il y retourne, muni d’une pioche et d’une pelle prêtées par le Jardinier de Madame de...-. Il déplace les carreaux et constate que le sol a été récemment retourné ; il pioche, il pellete. C’est sûr, le corps de Blanche est là dessous. Il pioche de plus belle, il pellete, il pellete, et Blanche est là ; enfin ce qu’il en reste. Elle est ensevelie dans sa jolie robe qu’elle avait mise pour aller voir sa petite Clémentine, son petit bagage à côté de sa tête. Le Commissaire retourne rapidement au commissariat, avertit le procureur de la République, qui lui délivre un mandat pour aller arrêter Monsieur de...-.
Pensant qu’il  avait commis le crime parfait, il n’avait même pas pensé à partir loin, voire quitter le pays. Il fut arrêté chez Madame Rosa où il avait ses habitudes. Inculpé de meurtre avec préméditation, il est emprisonné en attendant son procès. Mais voilà, il fut pris d’un malaise dans sa cellule. Transporté à l’infirmerie de la prison, il y décède d’une congestion cérébrale. Il échappa ainsi à un procès et il se pourrait bien, à la peine capitale.

La  mort de Blanche resta donc  impunie, mais Madame de… est satisfaite  d’avoir pu faire éclater la vérité. Le calme revint pour de bon au château et la petite Clémentine est, dorénavant, son petit bonheur.

FIN
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mercredi 11 septembre 2013

Septembre

 

                                           
            Quand Septembre pointe le bout de son nez,
Annonciateur de la fin de l’été
De la fin  du temps chaud,
Et de l’arrivée de l’automne,
Je ne suis plus moi-même,
Moi, la fille du soleil et des jours les plus beaux.
.
Quand fin Septembre
Est au coin du chemin,
 Que le temps devient monotone
Et que plus courts se font  les jours,
Je ne suis plus la même,
Moi, la fille de l’été et des plus beaux jours.
.
Je n’irai plus au jardin
Voir mes légumes et mes fleurs ;
De ma pièce à fourneau
Je regarderai les oiseaux
Casser la graine au resto,
Mais pour autant je ne serai pas moi-même,
Moi, la fille des fleurs
Et des jours les plus beaux.
.
Novembre et Décembre
Ne passeront pas aussi vite
Que le printemps et  l’été,
J’ai froid la nuit, j’ai froid le jour,
Je ne me sens plus la même,
Je deviens la fille des plus mauvais jours.
.
Les couleurs chaudes de l’automne
Ne me consolent point.
Noël est un moment heureux de l’hiver,
Avec son repas et ses cadeaux,
Je n’aime pas le ciel gris monotone,
Je ne serai pas moi-même,
Moi, la fille du temps chaud
Et des jours les plus beaux.
.
Il me faudra encore attendre
Que Janvier et Février passent,
Attendre encore et toujours,
Des semaines,
Des jours et des jours,
Avant que le printemps ne revienne,
Afin que moi-même  je redevienne,
                    La fille du ciel bleu et des plus beaux jours. 
.