Petite
fille de Paris devenue habitante de grande banlieue, j’arrive dans
la Sarthe dans ma quatorzième année, et ce, pour la rentrée
scolaire 1962 -.
Mon
Papa qui travaillait, jusque là, dans une usine de machines à
souder à Juvisy sur Orge dont l’entrée donnait sur la célèbre
et mythique Nationale 7, avait accepté une mutation dans la filiale
de Château-du-Loir, ville située dans le sud de la Sarthe.
Je
dois dire que cet ultime déménagement ne m’enchantait guère,
compte tenu de mon éloignement encore plus loin si je puis dire, de
la ville de mon coeur, Paris.
Ma
Maman n’était pas particulièrement heureuse non plus de quitter
son petit pavillon de banlieue, jolie petite maison au volets
métalliques verts dont la façade était toute en pierres meulières.
Sa construction datait de 1932 -. Nous avions un petit jardin
derrière la maison avec des pommiers en espaliers le long de l’allée
centrale, un cerisier et un prunier à Quetsches.
Avant
notre arrivé en Sarthe, ma Maman avait exigé que le logement d’
un petit bâtiment HLM, que mes parents avait visité, soit refait à
neuf au niveau des peintures et des papiers peints, or, lorsque nous
sommes arrivés, le dit logement n’était pas prêt. Nous avons
donc été logés au Grand Hôtel, établissement donnant sur la
grande place de la ville.
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Mes
Parents m’avait inscrite au Lycée où je me rendais à pied, avant
de prendre le Solex de mon Papa, qu’il avait remplacé par une
petite Fiat 500 -.
Il
se trouve que dans ma classe, il y avait la fille du boulanger du Bas
de Ville, petit quartier bas de la ville, que je pourrais appeler le
vieux Château-du-Loir. Le Grand Hôtel se situait non loin de la
dite boulangerie, aussi, Annie-Claude et moi faisions le chemin du Lycée ensemble et nous sommes devenues copines de suite.
Si
j’ai bonne mémoire, c’est sur ce parcours du Lycée que nous
avons fait la connaissance de deux garçons, plus âgés que nous de
quatre années, Philippe et Alain ; plus tard, viendra se
joindre à nous Claude, dit Tarzan, car il avait et a toujours une
carrure impressionnante.
C’est
ainsi que cette première année scolaire se déroula, en compagnie
de nos copains, entre Café de L’Ouest et Maison des Jeunes où
tous les jeudis après-midi, il y avait la projection d’un film.
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Puis le temps passant, les garçons obtinrent leur bac et partirent à l’Armée. C’est à partir de ce moment là que nos chemins ont divergé et que chacun d’entre nous a fait sa vie en étant un peu éparpillés sur le territoire.
Seul,
Claude et moi sommes restés dans les parages et nous nous voyons de
temps en temps en ville.
C’est
au printemps de cl'année dernière qu’Annie-Claude a retrouvé Alain sur
Face de Bouc et elle a bien eu raison de le rechercher. Je me
rappelle, alors que j’étais chez elle, que nous lui avions laissé
un commentaire sur sa publication et nous avions eu le plaisir de
lire le sien en retour :« Salut les Filles... !"
Puis, au cours de cette année, je lui ai un peu tendu la perche par deux fois pour que nous puissions éventuellement nous revoir.
C'est ce mois-ci, alors qu'il était dans la famille de sa femme dans l’Eure, qu'il apprend le décès de Philippe qui avait une santé défaillante depuis qu’il avait attrapé la maladie de Lyme. Nous savions qu’il venait en ville pour rejoindre Claude et partir ensemble sur Paris. Nous avions convenu avec Annie-Claude qu’elle vienne passer la journée du 14 décembre chez moi, elle est venue avec sa grande fille Maryline. Elle avait laissé un commentaire sur la page FB d’Alain de passer me voir et qu’elle serait chez moi ce jour-là.
C'est ce mois-ci, alors qu'il était dans la famille de sa femme dans l’Eure, qu'il apprend le décès de Philippe qui avait une santé défaillante depuis qu’il avait attrapé la maladie de Lyme. Nous savions qu’il venait en ville pour rejoindre Claude et partir ensemble sur Paris. Nous avions convenu avec Annie-Claude qu’elle vienne passer la journée du 14 décembre chez moi, elle est venue avec sa grande fille Maryline. Elle avait laissé un commentaire sur la page FB d’Alain de passer me voir et qu’elle serait chez moi ce jour-là.
C’est
donc le jeudi 14 Décembre 2017, dans la matinée, alors
qu’Annie-Caude et sa fille venaient tout juste d’arriver, que le
téléphone sonne, je décroche et j’entends « Madame D… ?
Oui ! « C’est Alain …. et là, je lui dis « Je
savais que tu allais m’appeler pour venir me voir », Je lui
indique la route pour arriver jusqu’à la maison et je raccroche.
Nous étions folles de joie avec ma Copine, en ce qui me concerne
cela faisait 56 ans que l’on ne s’étaient pas revus, sauf un
jour en coup de vent, dans les années 80. Il était onze heures, une
demie heure après je lui demandais s’il voulait rester déjeuner
avec nous et il a accepté.
Cela
nous a permis de rester plus longtemps ensemble. Quelle journée
mémorable !
Il
y a des bonheurs dans la vie qui vous font oublier, l’espace de
quelques heures, les mauvaises nouvelles.
Alain
dit : « Il va falloir qu’on se revoit ». UN PEU !
Lui ai-je répondu.
Je
disais à Annie-Claude qu’il ne fallait pas attendre encore 55 ans
sachant que nous ne serions de toute façon plus là ni les uns ni
les autres et elle me dit, non il ne faut pas que nous soyons
grabataires ou destroyed, et moi je lui ai répondu et pas dans un
déambulateur non plus.
Alain
a fait notre bonheur ce jour-là et Annie-Claude et moi pensons qu’il
était très content de nous revoir.
Petite
explication : entre nous, les Filles, et eux, les Garçons, une
belle amitié était née en cette année scolaire 62-63, les Garçons
étaient un peu nos grands frères protecteurs . C’est sans
doute la raison pour laquelle nous ne les avions jamais oubliés. Il
est malheureusement dommage que nous ne puissions revoir
Philippe.
Sans doute toutes excitées que nous étions Annie-Claude et moi, nous n'avons même pas pensé à faire des photos. Nous nous rattraperons quand nous reverrons Alain la prochaine fois, c'est à dire aux beaux jours.
THE END
Quelle belle histoire
RépondreSupprimerIl exite des amitès qui ne se defont jamais et quand on à la chance 50ans après de se revoir , c'est le bonheur assuré !
Une belle fin d'année !, surement le plus beau cadeau..
Bonne journée Claude
Les amitiés qui traversent les années sont les plus belles. Un texte touchant rempli de beaux souvenirs, la tristesse du départ de Philippe mais des retrouvailles joyeuses entre ceux qui restent. Merci ma Claude de partager tout cela avec nous. Bises alpines et bon séjour dans le Poitou. ;-)
RépondreSupprimerFace de bouc a bien fait les choses!
RépondreSupprimerL’écriture italique que tu as choisie cadre bien avec cette histoire !
J’aime beaucoup les photos des deux Claudettes, avec leur look des années 60.
RépondreSupprimerLa silhouette , la coiffure de la Claudette numéro 2 me rappelle une amie d’enfance, qui ressemblait à la Catherine Deneuve de l’époque.
RépondreSupprimerMerci à toutes les trois d'être passées par ici.
RépondreSupprimerUne belle et touchante tranche de vie Claude. On en connait davantage sur ton enfance à présent et la petite Parisienne qui a ensuite découvert la Sarthe a fait, depuis un beau parcours et le narre fort joliment .
RépondreSupprimerMerci Jerry pour ce doux commentaire.
RépondreSupprimerbeautiful
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