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dimanche 21 août 2022

Savigny

 

Voici une partie de ma vie dont je n’ai pas trop encore parlé, je crois.

C’est avec beaucoup de regrets que j’ai quitté Paris, je devais avoir 10 ans.

Mon Papa travaillait à Juvisy sur Orge, dans une usine qui fabriquait des pinces à souder. L’usine donnait sur la Nationale 7-.

Sa Belle Mère habitait Savigny sur Orge depuis de nombreuses années, je veux parler de ma Mémé Virginie, seconde Epouse de mon Pépé paternel.

 

 Mon Grand Père Paternel, Emile, 

sa première Epouse et mon Papa.

49, rue Danton

.

De Paris, nous allions à Savigny pour lui rendre visite et des fois pour y rester dormir, ma sœur et moi.

Sans doute la vie Parisienne ne convenait plus à mes Parents et ils trouvèrent un beau pavillon à acheter à Savigny sur Orge, rue des Chardonnerets, ce qui nous a rapprochés de ma Mémé Virginie. 


Mon Papa se rendait à son travail en bus qu’il prenait pas loin de notre pavillon, Place de la République. Nous habitions Savigny le Haut. Puis il y alla en voiture, sa toute première, une Dina Panhard d’un beau bleu ciel avec de jolis chromes, permis de conduire obtenu sur une 4CV.

Finis les cours de danse classique dans le Passage des Panoramas à Paris, finie l’Ecole primaire au 111 de l’avenue Parmentier dans le XIIè non loin de notre immeuble du 129 -.



 

Notre pavillon avait été construit par notre voisin espagnol qui avait également construit le sien, je crois me souvenir que cela datait de 1932. Pavillon à un étage avec façade en forme de pignon tout en pierres meulières, avec un petit lopin de terre derrière pour cultiver quelques légumes. Je me souviens bien du cerisier bigarreau et du prunier à quetsches, et d'une allée centrale longée de pommiers en espaliers.

Photo pavillon

 

Les fenêtres et les volets métalliques, ainsi que la grille avec le portillon et le portail du garage en sous sol étaient verts, comment dire… un vert d’eau. Une fenêtre à l’étage et les deux du séjour au rez de chaussée, Devant une des fenêtre il y avait un arbre dans un carré de pelouse,il me semble que c’était un acacias ou peut-être un orme. L’entrée du garage était à droite, le portillon à gauche. Une allée menait au perron puis elle se poursuivait derrière la maison.

L’Ecole primaire était tout à côté de la maison, une entrée pour les garçons où allait mon petit Frère et une plus loin, l’ entrée pour les Filles. Cette entrée donnait sur une petite place ou se trouvait l’Église dans laquelle j’ai fait ma première Communion, et une petite boutique où nous allions chercher quelques fournitures scolaires, des Malabars, des Carambars et des Mistrals Gagnants.

 


Dans la rue des Chardonnerets, tout près de la maison, il y avait le bâtiment de la Sécurité Sociale et derrière, le marché à moitié ouvert et à moitié couvert, c’est à dire que chaque rangée d’étals avait un toit. En face la maison s’était installé un photographe chez qui notre chat Pompon allait dormir dans la vitrine quand celle-ci donnait plein soleil, et où nous allions faire faire nos photos d’identité. Est-ce lui qui avait fait ma photo de communiante, il se pourrait.


Le Dimanche matin, nous allions à la messe. Petite Eglise moderne avec des Curés modernes également ; rien à voir avec celui de la Paroisse Saint Joseph à Paris et encore plus si je puis dire avec celui d’ici qui m’a guérie de continuer à aller à l’Église, celui de la ville où nous sommes arrivés en Sarthe. Comment pourrais-je le définir ? Par rapport à ceux de Savigny, il faisait un peu Curé vieille France.

Nous retrouvions des copains qui eux étaient beaucoup moins sérieux que nous, je parle de ma sœur et moi et aussi de quelques copines. Nous y allions plus pour se retrouver que pour suivre la messe.

Nous nous rendions souvent au 49 rue Danton, là où habitait notre Mémé Virginie, mon Pépé Emile disparu trop tôt et leur fils, le demi frère de mon Papa, mon Tonton René, qui savait bien nous enquiquiner quelque peu. Je me souviens bien aussi de Lucienne (Lulu) qui était aussi assez souvent chez ma Mémé Virginie, car étant aussi de la famille, mais là c’est un peu compliqué.

Mes années d’école primaire passées, j’allais au Collège Paul Bert à bicyclette, situé entre Savigny le Haut et le bas de la ville.


 

Je me souviens de mes Copines de Classe, tant à l’Ecole Primaire qu’au Collège : Michèle, chez qui j’étais allée une fois -je connaissais bien ses Parents – si je me souviens bien leur cuisine était peinte en noir et les meubles en stratifié étaient rouges, Hélène avec qui je faisais des « concours » à celle qui aurait la meilleure note en classe, Françoise qui s’était cassé les deux dents de devant avec son tendeur à vélo, et Fanfan, la rigolote.

Du temps où j’étais à Savigny, je suis allée deux fois en colonie de vacances, la première fois sur l’ïle de Berder dans le Morbihan, la seconde dans un séminaire à Beaupréau dans le 49 -. J’y avais retrouvé mes camarades d’Ecole, qui, pour la seconde colonie, m’avaient un peu forcée la main, ce qui avait obligé ma Maman à me laver du linge de rechange en vitesse. Ces deux colonies de vacances étaient sous la houlette des Soeurs Bénédictines qui s’occupaient de la paroisse, dont une avec qui je n’avais pas d’atomes crochues.

Sur le parcours de chez nous à chez ma Mémé Virginie, je m‘arrêtais dans une sorte de Maison de la Presse pour acheter une revue sur le Cinéma, Je découpais les photos de mes actrices et acteurs préférés et je les collais dans un cahier.

Je me souviens également mais vaguement de nos tours en patins à roulettes d’un bout du jardin à l’autre, avec mon petit frère, avec qui je jouait également aux billes sur le trottoir. Comment faisions nous déjà ? Un de nous deux tirait l’autre accroupi sur ses patins, mais le tracteur était-il sur les siens ou courait-il tout simplement ? Comment nous tractions nous ? Par les mains en arrière ou à l’aide de quelque chose ? J’avoue ne plus m’en souvenir.

Nous avions été de corvée pour repeindre la clôture et Papa avait instauré à l’aide d’un dessin, des gerbes de blé, et d’un tableau, les petits travaux auxquels ma sœur et moi étions destinées. Selon le travail effectué (mettre la table ou faire la vaisselle), nous avions droit à une petite pièce ; je crois que la vaisselle était plus rémunératrice.

Que dire encore ?

Nous n'étions pas loin de l'aéroport d'Orly et quand un avion passait au dessus de la rue qui partait un peu en pente, on avait l'impression que l'avion atterrissait au bout de la rue. Au début où nous habitions notre pavillon, les nuits furent dures à cause du bruit puis nous nous y sommes habitués.

Notre voisin Espagnol aimait bien regarder le catch à la télévision et on savait très bien quand il y avait du match à la télé car aux beaux jours, il s’installait sur sa petite terrasse avec la fenêtre grande ouverte, il vivait ce qu’il voyait. Bien souvent, Carmen, sa fille nous invitait ma soeur et moi à profiter du spectacle, car il n’y avait pas de poste de télévision à la maison.

Je me souviens des soirées estivales, jusqu’à la nuit, que nous passions assises le trottoir de la rue pour papoter avec les enfants de voisins qui venaient en vacances dans une petite maison pratiquement en face de chez nous.

Et puis un jour, mes parents nous annoncèrent que nous allions déménager dans la Sarthe. Je ne sais plus si je savais qu’on y mangeait des rillettes mais je savais qu’il y avait une course de voitures au Mans, puisqu’en 1958, nous avions été mis au courant par la radio du terrible accident survenu devant les tribunes.

Puis ma vie s'en suivit, coupée en deux dont la seconde partie est la meilleure.

Je n'oublie rien de mon passé, j'aime à m'en souvenir.

 

***