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Ce blog m'appartient. Les textes qui sont les miens aussi.
La plupart des illustrations sont prises sur le net.
Certaines photos seront les miennes.
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mercredi 9 mars 2016

A ma Grand Mère


Petite Mémé

Douce, gentille, attentionnée,
au joli sourire,
toujours un peu speedée,
parfois tête en l'air,
aux histoires qui nous faisaient rire
à pleurer.

Petite Mémé au café du matin
versé par erreur dans le bidet portatif
dans sa petite loge de concierge
du Neuf de la rue Campagne Première
À Paris,
faute d'avoir un cabinet de toilette
et encore moins une salle de bains,
et ce, parce qu'elle faisait toujours 
trente six choses en même temps.

Petite Mémé aux combinaisons,
une par dessus une autre,
le soir en se déshabillant,
au bas à couture sur une jambe et l'autre sans,
au verre de lunettes resté dans l'étui
pour aller lire un papier que lui tendait
un visiteur très surpris,
qui lui demandait
où habitait une locataire américaine ;
J'étais morte de rire.

Petite Mémé, aux petits tas de café
derrière les verres de ses lunettes,
en attrapant le pot de café moulu
posé trop haut dans le placard.
Quelle rigolade avec ma soeur !
Nous étions arrivées au bon moment.

Petite Mémé aux lunettes cassées
et au visage blessé par malheur
contre un panneau indicateur
en se retournant après nous avoir dit au revoir
rue Campagne Première
devant la cour du 17
où mon Papa avait garé la voiture.
.
Petite Mémé au métro pris dans le mauvais sens
tant elle allait vite dans les couloirs 
du métropolitain parisien,
pour aller au Marché Saint Pierre.
C'est tout juste si ma cousine, ma sœur et moi
arrivions à la suivre.

Petite Mémé au gâteau sans farine
le jour de l'appel aux barricades
peu avant la libération de Paris,
au pouce écrasé au portillon
du « Château » du Berry,
à la glissade sur la neige
les deux pieds devant
sous le banc de dehors
en revenant d'être allée chercher
du lait et des œufs à la ferme,
aux cris « au secours » en appelant :
« Jean ! Jean ! « 
pour alerter Pépé
qui devant la télé n'entendait rien.

Pauvre petite Mémé,
Il lui arrivait toujours des trucs pas communs.
Nous aimions l'écouter raconter ses tribulations
lors du départ en exode, 
pendant la dernière guerre mondiale.
Cela valait son pesant de cacahuètes,
tant elle donnait l'impression
de revivre ce triste épisode.

Elle fut un peu perdue quand Pépé s'en est allé..
Puis après le décès de sa sœur et de son frère,
qui demeuraient dans le même hameau,
s'est retrouvée esseulée
là-bas dans son Berry natal,
mais qu'elle était heureuse
quand nous lui rendions visite !

Et puis, un jour, après une vie bien remplie,
après avoir survécu plus de trente ans à mon Pépé,
Petite Mémé s'est en allée, elle aussi,
à plus de cent et une années,
le retrouver au pays des Grands Parents
aimants
et aimés.
*
Mars 2016


Ici avec son premier arrière arrière petit fils.
c'était en 2000 -.
*