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Ce blog m'appartient. Les textes qui sont les miens aussi.
La plupart des illustrations sont prises sur le net.
Certaines photos seront les miennes.
Ne pas copier SVP.

samedi 3 octobre 2015

Comment ne pas épouser son futur



Marie-Sidonie est un joli brin de fille. De beaux et longs cheveux blonds comme les blés, les yeux bleus comme un ciel d'été et les lèvres rouges comme le rouge d'un coquelicot. Marie-Sidonie n'aime pas beaucoup son prénom, elle préfère qu'on l'appelle Sissi ou bien encore Sido. En cette journée de début juin, il fait beau, c'est de bon augure pour la semaine qui va suivre, pourvu que le beau temps perdure, elle doit se lier devant Dieu et les Hommes au beau Jonathan, avec qui elle vit en couple depuis trois ans, et qui est en voyage d'affaires en Italie.


Elle est au volant de sa petite Austin Mini pour aller chercher sa robe de mariée qu'elle avait vue et essayée dans un magasin spécialisé "Aux Belles Noces". A une intersection, elle voit arriver sur sa droite à toute allure une voiture qui vient automatiquement de brûler le feu rouge, vu qu'elle venait de passer au vert. Le choc est assez violent. Elle est inconsciente, sa tête a heurté le montant gauche de sa portière. Dans l'autre véhicule, le conducteur est inconscient également et semble assez grièvement blessé.



Les secours arrivent. Sissi et son adversaire sont transportés à l'hôpital.
Les parents de Sissi, prévenus, grâce à leurs coordonnées dans le portable de leur fille, arrivent à l'hôpital et attendent des nouvelles du service médical quant à son état.

Sissi a repris connaissance ; elle a un gros hématome au visage, souffre du dos, mais rien de grave et a une fracture de la clavicule gauche. Elle est au désespoir car son mariage tombe à l'eau.

Mais, ma Chérie, tu es en vie, c'est le plus important, un mariage ça peut se reporter, lui dit sa mère pour lui remonter un tant soit peu le moral. J'ai demandé des nouvelles de l' autre personne, il paraît qu'il n'est pas en bon état.
Il est ici ?
Oui, sa chambre est au bout du couloir.
J'irai lui dire deux mots demain à ce chauffard.

Le lendemain matin, Sissi se regarde dans la glace, l'hématome qu'elle a au visage, part de la tempe et lui prend la moitié de sa jolie frimousse, surtout au niveau de l’œil gauche.
En fait, elle va avoir un énorme et beau coquard ; elle est furieuse.

Dans la matinée, elle va voir son tamponneur pour l'enguirlander.
Elle frappe à la porte et entend une espèce de son, plutôt un râle d'ailleurs, qui doit vouloir dire « entrez ».
Elle voit sur le lit, une momie ; la jambe gauche est plâtrée et suspendue en l'air, l'homme a la tête et la poitrine bandées, et le bras droit en bandoulière. Il a le peu du visage que Sissi peut voir, tuméfié de partout, on ne lui voit plus les yeux.

Sissi réfreine sa colère et dit :
Bonjour !
Elle voit les doigts de la main droite de la momie se lever, cela doit vouloir dire la même chose.
Dîtes donc, vous vous être bien amoché ! Moi, vous venez de foutre mon mariage à l'eau  ; à part ça, j'ai la tête comme une pastèque, le dos et une épaule en vrac. Comme je vois que vous n'avez pas l'air d'aller ben fort, je reviendrai plus tard.

Le lendemain, le visage de Sissi est gonflé et son coquard est impressionnant. Sinon, le reste va mieux, le médecin lui dit qu'elle pourra sortir le jour d'après.
Le lendemain donc, elle attend ses parents qui doivent venir la chercher ; il sont en retard, certainement à cause de la circulation. Quand ils arrivent enfin, elle leur dit :
Attendez moi un instant, j'ai une visite à faire.

Toc ! Toc ! Et pour ne pas faire souffrir son tamponneur à répondre, elle entre. La momie dort. Pas grave, se dit-elle, je reviendrai un de ces jours.

Jonathan a bien évidemment été prévenu de l'affaire, mais malheureusement, il n'a pu rentrer dans l'urgence, à cause de ses obligations professionnelles, ce que Sissi a du mal à digérer. Les Parents de Sissi ont tout annulé, l'Eglise et la Mairie. Que faire pour le voyage de Noces à Rome, celui-ci est réservé et en partie payé ? Quant à  la salle de réception, elle est également annulée, et pour cette dernière, elle ne sera libre ensuite que le premier samedi de Septembre. Sissi peste.
Tu te rends compte Maman ! Je ne comptais pas me marier en Septembre !
Mais ma Chérie, des fois l'arrière saison est très belle et puis deux mois, ce n'est pas la fin du monde.
Ah ! Tu vois ça comme ça toi !
Ecoute ! On attend deux-trois jours que tu ailles mieux et on ira chercher ta robe de mariée.
Tu parles, ! Elle va se miter dans l'armoire d'ici le mois de septembre ! Tu peux me prêter ta voiture ?
Oui, pour aller où ?
A l'hôpital.

Deux jours se sont passés, la momie doit aller mieux, se dit Sissi.
Toc ! Toc !
Avec de la purée dans la bouche, elle entend :
Entrez ! 
Bonjour !
Avant même de lui demander de ses nouvelles  sur un ton très coléreux :
Vous avez vu comment vous m'avez arrangé la tronche ! Et mon bras ! Je devais me marier samedi  et partir en voyage de Noces dans la foulée !
Les yeux de la momie sont entrouverts ; il y a du progrès.
Désolé.
C'est tout ce que vous trouvez à dire ! Je pense que vous savez que vous avez brûlé un feu rouge ; faut mettre des lunettes mon vieux ! Et je parie que vous vous serviez de votre portable.
Oui,
C'est malin ça ! Je vous retiens, vous et votre bagnole !
De retour chez ses parents, sa Mère lui dit  :
Tiens, Jonathan a appelé ; il voulait savoir comment tu allais.
Et tu lui as dit quoi ?
Que tu allais pour le mieux, physiquement, mais que tu avais le moral à zéro.
Il rentre toujours vendredi ?
Ben euh ! Non,
Comment ça, non !
Il m' a dit que comme de toute façon le mariage est reporté, il ne rentrerai que Dimanche.
Ben voyons ! Alors lui, je le retiens aussi. J'ai failli me faire tuer et Monsieur non seulement n'a pas accouru à mon chevet mais  en plus il repousse son retour . Elles ont beau dos les obligations professionnelles !


Le samedi, elle décide d'aller voir l'homme qui vient de lui pourrir la vie.
Toc ! Toc !
Une voix claire lui dit d'entrer.
Bonjour ! Ben dites moi, ça a l'air d'aller mieux !
Lui lance Sissi sur un ton ironique.
Bonjour ! C'est vite dit !
Avec la tête bandée et tout le reste, vous aviez l'air d'une momie.
Lui dit-elle avec un sourire.
Je suis vraiment désolé,
Ah ! Ben ça, vous pouvez l' être ! Mon pauvre, vous avez une tête, on dirait Frankenstein.
Je vous remercie.
Et il s'appelle comment Frankenstein ?
Antonin.
Antonin le tamponneur de ces Dames. Bon, je vous souhaite de vous rétablir au mieux et au plus vite. Vous voyez, je suis bonne fille. Vous savez quand vous sortez ?
Peut-être fin de semaine prochaine.
Bon courage ! Je repasserai vous voir. Moi, c'est Sissi.
Merci !

Le lendemain après midi, Jonathan arrive d'Italie.
Ma pauvre Chérie !
Dis donc,  tu aurais pu faire un effort pour rentrer d'urgence.
Le boulot, Sissi, le boulot !
Si je comprends bien, ton boulot passe avant moi, sympa ! J'ai failli me faire tuer et toi tu t'en fous !
Mais non, mais...
Quoi, mais non mais... !
Tu n'as pas non plus passer trente six coups de téléphone. Un seul en une semaine...
Je te savais aux petits soins de tes parents.
Bon, écoute ! Tu vas à l'appart' et tu me laisses me reposer. En plus, j'ai besoin d'y voir clair.
Comment ça ?
J'ai besoin de réfléchir, de faire le point, tu comprends ?
Non, pas tellement.
Moi, si !

Le lundi et le mardi passent  et, Sissi retourne à l'hôpital. Elle ne sait pourquoi l'homme qui a bousillé son mariage l'attire, peut-être à cause du mépris dont fait preuve Jonathan.
Toc ! Toc !
Entrez !
Bonjour !
Bonjour !
Alors, comment ça va aujourd'hui ? La jambe, le bras, la poitrine, la tête, alouette, alouette !
Vous êtes une marrante, vous.
Oui, ça m'arrive des fois.

Et là, Sissi s'aperçoit qu'Antonin, le briseur de son mariage est plutôt beau mec.



Vous avez retrouvé visage humain ; c'est pas tout à fait encore Cary Grant, mais presque.
Merci du compliment. Vous n'êtes pas mal non plus.
C'est la couche de fond de teint qui fait tout parce que sinon mon coquard qui passe par toutes les couleurs est encore visible. Je dois quand même vous dire que j'ai été obligée d'annuler mon mariage et que mon mec n'a pas l'air plus déçu que ça. Enfin, tout baigne. On peut s'épouser si on veut la fête que nous voulions offrir à nos invités que le premier samedi de Septembre. C'est cool non !
Comment ça ?
Pour avoir la salle de réception.
Mince !
Vous pouvez dire que vous m'avez mis dans une sacrée panade.
Je suis vraiment confus,
Bon ! Vous ne savez toujours pas quand vous sortez ?
Si, samedi après midi, ma Mère vient me chercher,
Ah ! Heureusement que les parents sont là ! Je repasserai avant que vous partiez d'ici,
OK !
Salut !
Salut !

Curieusement Sissi quitte l'hôpital avec le cœur heureux. De retour chez ses parents :
Maman, il est super beau.
Qui ?
Antonin
-- C'est qui celui-là ?
Mon tamponneur.
Oh toi ! Tu ne serais pas en train de tomber amoureuse ?
Tu crois ?
Et Jonathan ?
Il a appelé ?
Non.
Ben alors !
Je te ferai gentiment remarquer que j'ai réservé la salle de réception pour le premier samedi de Septembre.
Oui, ben d'ici là, y a encore le temps de réfléchir.
Dit-elle à sa mère avec un sourire jusqu'aux oreilles et les yeux pétillants, comme ceux de Julia Roberts dans "Coup de foudre à Notthing Hill.


Le samedi suivant, là voilà repartie à l'hôpital :
Toc ! Toc !
Pas de réponse. Il dort, pense-t-elle. Toc ! Toc ! Silence radio, elle entre mais Antonin n'est plus là.
Elle court au secrétariat :
Il est sorti hier.
Ah bon ! Voue pouvez me donner son adresse ?
Ah non, je ne peux pas !
-- Et pourquoi ça ?
Parce que je n'ai pas le droit.
Son numéro de téléphone peut-être ?
Vous êtes Sissi ?
Oui
J'ai un message pour vous, et la secrétaire lui temps un papier.
Merci !

Allo ! Une voix de femme répond.
Est ce que je pourrais parler à Antonin, s'il vous plaît ?
De la part de qui ?
Sissi.
Chéri, c'est Sissi !
Allo ! Antonin ! Vous auriez pu me dire que vous étiez marié !
Mais je ne suis pas marié.
Alors, en couple, en concubinage, pacsé peut-être !
Pas du tout, c'est ma mère qui vous a répondu.
Super ! Tu es sorti un jour plus tôt ?
Tiens on se tutoie ?
Pourquoi pas ! Je me suis cassé le nez à l'hôpital, mais merci pour le numéro de téléphone.
Et ton portable ?
Cassé dans l'accident.
Tu vas bien ?
Je suis mieux ici que là-bas.
Je veux bien te croire.
C'est sympa de m'appeler.
Tu as bouleversé ma vie, Antonin, je ne sais plus où j'en suis. J'ai bien envie de tout annuler, car je ne veux plus épouser un homme qui ne m'a même pas demandée en mariage.
Comment ça ?
En fait, c'est moi qui ai suggéré le mariage et Jonathan n'a pas dit non. Mais compte tenu de son attitude assez éloignée après l'accident, je me demande s'il tient vraiment à moi.
Tu te fais sûrement des idées.
Non, je ne crois pas.
Excuse moi si j'ai foutu le bazar.
Ne t’excuse surtout pas, je crois que tu as été ma bonne étoile, en quelque sorte, même si notre rencontre a été loin d'être romantique. Au fait, j'ai pu me racheter une voiture avec l'argent de ton assurance.
Pas moi, mes dommages n'étaient pas assurés.
Pas de bol ! C' était pas ton jour. Moralité, ne pas téléphoner quand on conduit.
C'est pas moi, c'est ma mère, elle m'appelait pour me souhaiter mon anniversaire.
Fallait pas répondre ! Je suis méchante mais c'est vraiment pas de chance.
Repose-toi bien, prend ton mal en patience.
Je bouquine, je regarde la télé, je m'occupe, quoi !
T'as pas une petite amie pour te remonter le moral ?
Je me suis fait larguer il y a un mois.
Ah bon !
Elle est partie s'installer au Etats-Unis.
Quelle drôle d'idée !
Pour le boulot, toujours le boulot, pour sa carrière.
Elle serait bien accouplée avec Jonathan, il est pareil.
Au fait ! C'est quoi ton job ?
Si mon boss ne me fout pas à la porte, je travaille aux Douanes de Roissy.
Wow ! Super boulot !
-- Et toi ?
Secrétaire dans un centre médical.
Chouette boulot aussi !
Si on veut.
C'est quoi ton numéro de portable ?
Et Sissi, toute heureuse lui donne son numéro en espérant qu'il l'a rappellera assez vite.

Maman, il faut que je prenne une décision.
Oui, ma Chérie, laquelle ?
Je vais rompre avec Jonathan.
Je me doutais bien que cela allait finir comme ça. Du nouveau de l'autre côté ?
Quel autre côté ?
Antonin.
Je ne te parle pas d'Antonin, je te parle de Jonathan.
Lui ou l'autre, après tout ce sont tes affaires.

Et Sissi s'en va voir Jonathan et lui annonce la rupture. Elle retournera à l'appartement chercher ses affaires et fera déménager les quelques meubles qu'elle avait achetés. Elle ressort de chez son ex soulagée et heureuse. Lui, n'a pas l'air plus touché que ça.

Allo Sissi !
Oui.
Ca va ?
C'est à toi qu'il faut demander ça.
Ca va ; ça t'ennuie de venir me voir ?
Pas du tout.
Neuf rue de Paris, 4ème étage, appart 22 -.
Ok, j'arrive !
Maman, va papoter chez la voisine, s'il te plaît.
Pourquoi ?
Je vais avoir de la visite
Sissi ?
Oui.
Ah, tu t'es enfin décidé à te retrouver quelqu'un !
Laisse la porte ouverte.

Toc ! Toc !
Entre !
Salut !
Salut !
Tu voulais me voir ?
Je crois que toi aussi tu as chamboulé ma vie.
La faute à qui ? On devrait remercier ta mère. T'as failli me tuer mais elle, elle a failli te tuer aussi.
Tu es jolie comme un cœur, tu as de l'humour et la pêche, tu es super sympa même quand tu es en colère.
Sissi craque et embrasse Antonin.
Tu es gentil, beau gosse et super tout plein sinon pourquoi aurais-je rompu avec mon mec.
Sans blague !
Oui, c'est fait et je ne regrette rien, d'autant que lui non plus. Ta mère, sans le savoir ni le vouloir nous a mis chacun sur nos routes respectives un peu brutalement, je dois dire, mais si nous n'avions pas été blessés, jamais peut-être, nous aurions fait plus ample connaissance.
Ma mère a toujours été bonne pour moi.
.


Je vois ça ! Bon, c'est pas le tout tout ça, mais c'est que je me demande ce que je vais faire de ma robe de mariée que je suis allée chercher avant de rompre. Je vais retourner au magasin voir s'ils veulent me la reprendre bien qu'elle ait été ajustée à ma taille, et là c'est pas gagné.
Demande s'ils peuvent te l'échanger contre une autre.
Pourquoi ?
Parce que je sens que tu ne veux pas te marier avec un autre dans une robe choisie pour épouser ton ex.
C'est tout à fait ça !
Écoute ! C'est pas compliqué. Quand je serai en état de me tenir sur mes deux guibolles sans vaciller, on convolera et on partira à Rome.
T'es sérieux, là ?
Oui ! Par contre, je pense que ma Mère va vouloir mettre son grain de sel dans les préparatifs.
Je rigole, car je crois qu'avec la mienne, ça risque de faire des étincelles,
Comme pour nous, ma puce, comme pour nous.

Et voilà comment le destin a mis Sissi sur la route d'Antonin, ou plutôt comment la mère d'Antonin a mis son fils sur le chemin de sa Belle. Un coup de foudre après un fracas de tôles du tonnerre, en plein milieu du croisement de la rue de la Mairie et de celle de l'Eglise.

2015

vendredi 29 mai 2015

Tout un Poème


Alphonse de Lamartine

Il n’est point aisé de coucher sur le papier des mots,
De bons et beaux mots idylliques
Pour écrire des vers avec tendresse,
Quand on n’a point la fibre poétique.
.
Comment faire rimer le dernier mot
Du premier ver
Avec le dernier mot du second,
Ou avec celui du troisième,
Le dernier mot du second ver,
Devant rimer avec le dernier mot
Du quatrième
Quand on n’a point le sens poétique.
.
Comment narrer une histoire d’amour
Qui rimerait avec toujours,
Comment conter la vie au jardin
Tout en alexandrins,
Quant l’inspiration est en détresse.
.
Comment faire rimer soleil avec merveille,
Rose avec éclose,
Romance avec danse,
Quant vous n’avez point l’ âme poétesse,
Et que vous préférez écrire en prose.
.
Il n’est point aisé de coucher sur le papier
En quatre vers une strophe ;
Alors, écrire trois ou quatre strophes
En vers,
C’est la galère.
.
J’ai une grande admiration pour les poètes,
J’aime la poésie et lire des poèmes,
Et si je ne peux point en écrire moi-même,
Ce n’est vraiment pas une catastrophe.

*** 
Pourquoi Lamartine pour illustrer ce texte écrit il y a  un certain temps déjà, parce que j'ai un rapport avec une partie de son poème "Le Lac", apprise à l'école et à un  dessin de mon Papa dans mon cahier de récitations, que malheureusement je n'ai pas conservé.
|

jeudi 7 mai 2015

En avion



Lorsque je faisais mes études à Tours,
à l'Ecole Pigier,
en vue de devenir secrétaire,
mon cousin dont j' habitais la maison
de sa mère,
me proposa, par un beau jour,
de nous envoyer tous les deux en l'air
dans un petit avion,
du genre de ceux que quand vous êtes dedans
vous avez l'impression
d'être dehors ;
un coucou pour faire comme l'oiseau,
pour se rapprocher des nuages et du soleil.
*
Sans doute pour oublier
ses déboires conjugaux,
et pour détresser de son métier
de docteur chirurgien
de la gorge, du nez
et des oreilles,
il avait appris à piloter ces engins.
Mon cousin avait un petit côté enfant,
aventurier,
et un peu chercheur d'or,
pour trouver
tout ce qu'il lui manquait pour être bien.
*
Comme je n'avais cours que le matin,
c'est donc au cours d'un  tantôt
qu'il me conduisait comme une petite reine
dans sa belle auto,
au nom d'un félin de la Brousse,
une bien jolie voiture,
à un aérodrome de cambrousse
non loin d'une base militaire aérienne,
où un jour, après un vol, nous étions allés,
et où, à côté de pilotes américains,
au bar de la base,
Nous avions bu un pot.
*
Au premier vol, tout se passa bien,
sauf que de tout là-haut
en bas dans la nature,
je vis trois cimetières,
sans pour autant avoir la frousse,
mais qui me firent penser à l'histoire
du rigolo Fernand Raynaud.
*
Nous survolâmes un beau château
dont la moitié se mire dans le miroir
de l'eau claire
de la rivière le Cher.
Nous avons eu d' un ciel bleu, 
ensoleillé et clair,
un très beau tableau,
une vue magnifique ;
j'en étais heureuse.
*
Puis, un autre jour
élancés sur la piste herbeuse,
dans le bruit d'enfer
que faisait le moteur dans la carlingue
et surtout dans le cockpit,
je fis répéter trois fois mon cousin
qui en fait me disait :
« Tu ne trouves pas qu'il fait un drôle de bruit ? »
Je me suis dit : "non d'une pipe !"
Comme il me vit
inquiète 
et peureuse :
«  Tu veux qu'on fasse demi tour ? »
Je fis oui de la tête,
car je voulais bien revoir Tours,
et surtout revoir
Paris.
*
Nous retournâmes bien vite
au point de départ,
et là, le mécano,
la tête sous le capot
de ce foutu zingue,
pour vérifier à coups d'outils
la mécanique
du moteur,
nous lança :
«  Ben ! Heureusement que vous n'être pas partis
avec ça ! »

Ni une ni deux, nous prenons un autre appareil,
sans pour autant être en panique,
nous prîmes un nouveau départ
et sommes remontés vers le soleil
et les Nuages.




Une fois revenus sur terre,
mon cousin me laissa en plan ;
je le vis avec effroi
bien qu'il serait avec  un moniteur,
se sangler un parachute sur son costume,
pour aller jouer tout là-haut
les bêtes à plumes.
Je le regardai en l'air
faire l'andouille dans un  biplan :
Piqués, loupinges, virages,
tel un aigle cherchant sa proie ;
il fut l'instant de quelques tours
un heureux doux dingue,
un as des as à la JiPé Belmondo.
§
02,2015

mardi 21 avril 2015

la chouette et le hibou




Par un soir de fin d'hiver,
dans un sous bois lugubre et macabre,
une chouette, Mam’zelle Chevêche
se posa  sur la  branche d'un arbre.

Dans le jeune chêne d'à côté, elle vit
Le Sieur Hibou qui s'était  assoupi
sur une branche perché,
et c'est dans la nuit tombante qu'elle vit
sans pour autant qu'il ne l’effraie
ses grand yeux jaunes percés de noir
qui lui donnaient un air revêche.

Mam'zelle Chevêche est plutôt chouette,
bien plus jolie que Miss Effraie
avec ses grand yeux,
 ses plumes à plumetis,
et son petit bec crochu ;
elle a comme, autour des yeux,
une paire de lunettes.
et un petit ventre bien dodu.

Bien qu'il ait des aigrettes
sur le haut de la tête
comme des oreilles de matou
Sieur Hibou qu'il soit petit duc,
moyen ou grand duc
a une tête à faire effroi
la nuit au fond des bois.

C'est ainsi que je puis dire
qu' une jolie chouette sera toujours chouette
sans jamais être hibou
alors qu'un hibou sera toujours hibou
sans que jamais il ne puisse être chouette.

Pour  Jerry
§
03.2015

vendredi 10 avril 2015

boîte à couture


Bien avant que la mode 
Ne soit plus à la travailleuse
En bois qui s'ouvre en escalier,
J'ai acheté une boîte à couture, 
Petite, pas pratique,
Le genre de boîte à rangement,
A petits compartiments,
Une boîte à ouvrage
Pas commode, et en plus en plastique.
*
Avant de me mettre à mes ouvrages,
Mes petits compartiments sont bien ordrés ;
Le plus grand où je range mes crochets à coton,
 Ma paire de ciseaux,
Et mon mètre à ruban ;
Les plus petits étant destinés,
Un, aux épingles, à mon dé à coudre
Et à ma bobine de fil à bâtir blanc coton,
Les autres aux grosses bobines de fil
Et aux petits tubinos.
Et la où il y a encore un trou,
Un petit coussin où sont piquées
Aiguilles à laine, à coudre et celles  à broder,
Dont les chas de certaines sont encore enfilés
De laine, de coton et de fil.
*
Tout ce petit fatras bien rangé est bien sage, 
Jusqu'à ce que je me remette à l'ouvrage,
Et c'est là que tout se gâte,
Que tout se dérange,
Et que tout se mélange,
C'est là où je mets de couturière bordélique
Mes vilaines pattes.
*
Les petits tubinos sont avec les grosses bobines,
Je mets des épingles et du fil un peu partout.
Et je ne vous parle pas des boutons
Que je descends de l'étage
Pour mes petits personnages,
Et que je colle au hasard 
N'importe où 
Et surtout n'importe comment.
*
C'est un joyeux bazar, 
Dans ma boîte à couture,
Un joyeux mélange
Dans lequel, et c'est bien là le principal
Je m'y retrouve.
Tant pis si cela est ma nature ;
Il n'y a pas de quoi m'en faire un cantal.
*
Lorsque mes petits ouvrages
Sont enfin terminés,
Je tris bobines et tubinos,
Les épingles et les petits boutons
Que j'ai bennés un peu partout,
Et autres  bouts de fil à couture.
*
Je mets de l'ordre dans ma boîte à ouvrage,
Qui dormira bien rangée et bien sage
Dans le petit buffet de l'entrée ;
Elle pourrait d'ailleurs tenir dans un tiroir ;
Jusqu'à ce que je  me remette à l'ouvrage,
Jusqu'à ce que je m'invente du boulot,
Pour qu'à nouveau,
 Ma petite boîte à couture
Redevienne un joyeux foutoir.

§
02.2015