Petite
Mémé
Douce,
gentille, attentionnée,
au
joli sourire,
toujours
un peu speedée,
parfois
tête en l'air,
aux
histoires qui nous faisaient rire
à
pleurer.
Petite
Mémé au café du matin
versé
par erreur dans le bidet portatif
dans
sa petite loge de concierge
du
Neuf de la rue Campagne Première
À
Paris,
faute
d'avoir un cabinet de toilette
et
encore moins une salle de bains,
et
ce, parce qu'elle faisait toujours
trente
six choses en même temps.
Petite
Mémé aux combinaisons,
une
par dessus une autre,
le
soir en se déshabillant,
au
bas à couture sur une jambe et l'autre sans,
au
verre de lunettes resté dans l'étui
pour
aller lire un papier que lui tendait
un
visiteur très surpris,
qui
lui demandait
où
habitait une locataire américaine ;
J'étais
morte de rire.
Petite
Mémé, aux petits tas de café
derrière
les verres de ses lunettes,
en
attrapant le pot de café moulu
posé
trop haut dans le placard.
Quelle
rigolade avec ma soeur !
Nous
étions arrivées au bon moment.
Petite
Mémé aux lunettes cassées
et
au visage blessé par malheur
contre
un panneau indicateur
en
se retournant après nous avoir dit au revoir
rue
Campagne Première
devant
la cour du 17
où
mon Papa avait garé la voiture.
.
Petite
Mémé au métro pris dans le mauvais sens
tant
elle allait vite dans les couloirs
du
métropolitain parisien,
pour
aller au Marché Saint Pierre.
C'est
tout juste si ma cousine, ma sœur et moi
arrivions
à la suivre.
Petite
Mémé au gâteau sans farine
le
jour de l'appel aux barricades
peu
avant la libération de Paris,
au
pouce écrasé au portillon
du
« Château » du Berry,
à
la glissade sur la neige
les
deux pieds devant
sous
le banc de dehors
en
revenant d'être allée chercher
du
lait et des œufs à la ferme,
aux
cris « au secours » en appelant :
« Jean !
Jean ! «
pour
alerter Pépé
qui
devant la télé n'entendait rien.
Pauvre
petite Mémé,
Il
lui arrivait toujours des trucs pas communs.
Nous
aimions l'écouter raconter ses tribulations
lors
du départ en exode,
pendant
la dernière guerre mondiale.
Cela
valait son pesant de cacahuètes,
tant
elle donnait l'impression
de
revivre ce triste épisode.
Elle
fut un peu perdue quand Pépé s'en est allé..
Puis
après le décès de sa sœur et de son frère,
qui
demeuraient dans le même hameau,
s'est
retrouvée esseulée
là-bas
dans son Berry natal,
mais
qu'elle était heureuse
quand
nous lui rendions visite !
Et
puis, un jour, après une vie bien remplie,
après
avoir survécu plus de trente ans à mon Pépé,
Petite
Mémé s'est en allée, elle aussi,
à
plus de cent et une années,
le
retrouver au pays des Grands Parents
aimants
et
aimés.
*
Mars
2016
Ici avec son premier arrière arrière petit fils.
c'était en 2000 -.
*
Coucou Claude.
RépondreSupprimerBel hommage.
Mes deux mémés avaient elles aussi survécu aux pépés, pas à dire les femme résistent mieux...
Je n'ai qu'a regarder dans mon voisinage, le nombre de veuves explose. lol
Bises A + ☼ ☼
Adorable ta petite Mémé qui, dans la précipitation, verse le café dans le bidet portatif ! Et le coup du café derrière les lunettes m'a bien fait rire, même si ce n'était pas marrant pour elle.
RépondreSupprimerLe bidet portatif, on avait un aussi dans la vieille maison de mon enfance qui n'avait pas de salle d'eau, tout juste un évier dans la cuisine, un lavabo dans une chambre et les toilettes au fond du grenier. Heureusement qu'il y avait les bains publics et leurs grandes baignoires dans lesquelles nous faisions tous trempette le samedi ! et la douche du jeudi quand j'étais en pension.
Mes deux "mémés" étaient déjà bien âgées quand je suis venue au monde, alors je ne les ai pratiquement pas connues, surtout que l'une vivait en Lorraine et l'autre à Lyon (à 200 kms d'Avignon).
C'est un bel hommage que tu rends à ta grand-mère, qui le mérite bien.
Bises mélancoliques
@ Daniel
RépondreSupprimerMerci d'être passé !
@ Tilia
Ils n'avaient même pas de toilettes, il fallait aller dans les couloirs, et leur chambre était au dessus de la loge. Fallait qu'ils sortent pour monter. Le matin, ils se pressaient entre toilette et petit déjeuner, cachés derrière la porte du placard en question ouverte devant celle vitrée de la pièce.
Bises nostalgiques.
Que c'est beau ce que tu as écrit sur ta mémé,que de souvenirs,moi aussi j'ai beaucoup aimé ma grand-mére
RépondreSupprimerqui s'occupait beaucoup de moi et ma cousine ses deux
seules petites filles,je pourrais écrire plein de choses
sur elle mais je n'ai pas ton talent,peut-être un jour...
Qui sait !!!!!
Très beau et très gentil d'avoir penser à elle.
RépondreSupprimerBonjour Claude,
RépondreSupprimerTout simplement Merci, ce poème est vraiment magnifique !
Bises et bel après-midi !
Au moins, tu as dû passer bien du temps avec ta petite mémé pour te souvenir d'autant d'anecdotes ! Quel personnage haut en couleur. Elle devait ressembler à ma manou qui était aussi originale. ( Une fois, elle est entrée dans une voiture après ses courses, et elle dit au conducteur, " bon ben maintenant, on passe au pressing " Seulement, ce n'était pas la voiture de mon grand père, ni mon grand père au volant. Fantasque, quoi ! )
RépondreSupprimer@ Catherine
RépondreSupprimerMerci d'avoir lu. L'histoire de la voiture est arrivé à mon arrière Mémé. Je ne sais plus où mais mes parents l'avait emmenée quelque part. Ils s'étaient donné RV à un endroit et mon arrière Mémé les attendait bien dans une Dina Panhard bleu ciel sauf que c'était pas la bonne. Marrant, non !
Oui, c'est drôle ! Un caractère fantasque et original toutes les deux. Elle était drôle et pleine de vie ma Manou. Comme la tienne. J'en garde un sourire aux lèvres en pensant à elle.
RépondreSupprimertrès touchant ce poème sur ta petite mémé !! Plus de 100 ans , chapeau !
RépondreSupprimertrès touchant ce poème sur ta petite mémé !! Plus de 100 ans , chapeau !
RépondreSupprimerC'est un hommage touchant à ta grand-mère qui a eu une très longue vie.C'est beau de pouvoir profiter aussi longtemps de personne qu'on aime.
RépondreSupprimerC'est un hommage touchant à ta grand-mère qui a eu une très longue vie.C'est beau de pouvoir profiter aussi longtemps de personne qu'on aime.
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