Août 1914.
la
guerre est déclarée,
Celle
qu'on nomme
La
grande guerre,
Celle
des tranchées,
Celles
des Gueules Cassées ;
Julien
est arraché
A
son Yvonne et à ses terres,
Il
est envoyé au front.
Noël
1914,
C'est
con la guerre quand c'est Noël !
On
chante dans les tranchées,
D'un
côté Stillige Nacht
et
Minuit Chrétien en face,
Les
ennemis deviennent amis
Le
temps de boire un verre
Et
de jouer au ballon.
Hiver
1915.
C'est
toujours la guerre,
Pour
encore combien d'années ?
Il
fait froid dans les tranchées
On
écrit à sa belle,
On
lit son courrier
On
fume, on joue aux cartes,
Julien
ne montera plus au front.
Printemps
1916.
Il
fait meilleur dans les tranchées
Mais
toujours on y meure,
A
grands coups de canon ;
Il est revenu du front Gaston
Pour
se reposer et attendre
La
prochaine sortie,
Après
une gorgée d'eau de vie.
Été 1917.
Il
fait chaud dans les tranchées
Et
sur la ligne de front ;
On
s'étripe baïonnette au canon,
Augustin
a la peur au ventre
Gaston
a perdu la vie,
On
fusille pour
avoir refusé
De
porter un pantalon,
Peut-être
celui de Gaston.
Hiver
18.
Augustin
a froid dans sa tranchée,
Il
a perdu ses guêtres,
Il
tremble, il a peur,
Il
grelotte de tout son être ;
Il
faut y aller,
Il
est l'heure,
C'est
un feu d'enfer sur le front,
Augustin
y meure.
Printemps
18.
Quand
finira cette boucherie ?
Le
paysage n'est plus que champ de labour
Et
de terreur ;
Johnny
avait pris son fusil,
Un
tir d’obus l'a pris,
Johnny
ne s'en ira plus en guerre,
Sans
pour autant avoir perdu la vie.
Eté
18.
Combien
de mois,
Combien
d'années encore,
la
guerre fait rage sur tous les fronts,
On
y meure,
On
y perd la raison
Devant
tant de morts
et
d'horreur ;
Tout
cela n'est que chaos,
Otto
ne reverra jamais plus Spandau.
Novembre
1918
C'est
enfin la fin du cauchemar,
La
démobilisation.
On
redevient Français à Colmar,
On
rentre à la maison
Retrouver
parents,
Femme
et enfants ;
On
reprend goût à la vie,
On
retourne à l'usine ou à ses terres,
On
a bien servi la Patrie.
Antonin,
Louis et Albert,
Et
bien de leur compagnons de front
Sont
marqués à jamais
Des
cicatrices de la guerre.
Le
bel Antonin n'a plus visage humain,
Louis
n'a plus qu'un bras
Et
clopine sur une jambe de bois,
Albert, lui,
a perdu une main
Et
il crache ses poumons.
-!-!-!